Une thérapie unique 4 en 1

25/05/2023

Pourquoi la Psychoposturologie est-elle une thérapie unique qui permet de venir à bout de nombreux troubles subjectifs et fonctionnels, résistants aux autres interventions ?


Pour bien comprendre, il faut d'abord définir la particularité des troubles en question. Les Psychologues d'une part, et les Posturologues d'autre part, ont été les premiers à décrire scientifiquement des problèmes très courants qui ne sont pas causés par une maladie, ni par une lésion physique ou organique. Ils ont été également les premiers à démontrer la disparition spontanée de ces troubles à la suite d'une intervention adaptée.

Qu'est-ce qui cause alors ces troubles si particuliers ?

Les Psychologues ont distingué les troubles émotionnels d'un côté, des troubles psychomoteurs et des apprentissages de l'autre côté. Selon eux, les troubles émotionnels sont souvent reliés à l'histoire de la personne, notamment de sa petite enfance. Les Psychologue Cliniciens s'occupent de ce genre de problèmes. Tandis que les troubles psychomoteurs et des apprentissages seraient davantage liés à une mauvaise coordination entre "la pensée et l'appareil corporel". Ces problèmes relèvent des Psychomotriciens.

Les Posturologues quant à eux, ont exploré les liens entre la coordination sensorielle (principalement la vue et les sensations sous les pieds) avec la manière de stabiliser le corps en rapport à la gravité terrestre. Selon eux, les déséquilibre de posture sont liés à une mauvaise intégration sensorielle et provoquent les symptômes en retour. L'utilisation d'appareillages permet de mieux recalibrer l'intégration sensorielle et de faire disparaître les symptômes.


La Psychoposturologie, une synthèse originale de l'approche psychologique et de l'approche posturale.

Il s'avère que ces deux approches ont à la fois raison et tort. Les troubles dont nous parlons ont bien un rapport avec la toute petite enfance, ainsi qu'avec le développement de la coordination sensorielle et motrice. Mais cela n'est pas la cause première. Il faut pouvoir expliquer le processus qui amènent certaines personnes à développer des problèmes de coordination sensorielle et motrice, de posture, d'intégration sensorielle, ou de développement émotionnel, sans être affectées d'une maladie, ni d'une lésion.

La Psychoposturologie propose que l'explication réside dans le développement de l'individu, qui démarre lorsqu'il est encore un fœtus. 

Au bout de quelques semaines de gestation, l'embryon s'anime de mouvements. Ce sont d'abord des mouvements réflexes, qui se transforment bientôt en mouvements volontaires. On sait qu'ils sont intentionnels parce qu'ils ont une signature caractéristique. Le mouvement accélère dans sa phase de départ et ralentit à l'approche du but. Des observations de fœtus par échographie pendant de longues minutes, ont permis de mettre à jour de tels mouvements qui prennent progressivement la forme d'une exploration. Le fœtus explore d'abord les limites de sa capacité motrice autorisée par ses membres et sa tête. Puis il explore son corps, son cordon ombilical, la paroi de son placenta, porte son pouce à la bouche, se retourne pour changer de position.

Lors de ces explorations, il va constituer une expérience essentielle grâce à un organe sensoriel auquel on ne pense pas en premier : sa peau. L'expérience de toucher, de sentir qu'il touche, et de sentir qu'il est touché, tout en même temps, ou pas. Ca n'a l'air de rien, mais toucher, sentir que l'on touche, mais ne pas se sentir touché, permet de définir qu'il y a quelque chose qui n'est pas soi. Toucher, sentir que l'on touche, et se sentir touché là, permet de définir qu'il y a une partie de soi là, qui n'est pas la même chose qu'une autre partie de soi préalablement touchée.

Il faut noter que jusqu'à quelques semaines avant la naissance, l'audition et la vue du fœtus sont neutralisées, bien qu'elles soient à fait opérationnelles. Comme si tout était prévu dans sa biologie pour qu'il constitue d'abord un schéma de son corps et de ses limites, de ses possibilités de mouvement, et de ce que qui n'est pas lui, avant de se coordonner tout entier dans un environnement à l'aide de ses autres sens.

C'est donc durant la vie intra-utérine que le fœtus va développer une intentionnalité capable de se donner des buts à atteindre (une partie de son corps ou de son environnement) à l'aide d'un instrument (une partie de son corps).


La naissance : La Grande Révolution.

A partir de la naissance, le nourrisson va être confronté à un véritable chambardement, car il passe de conditions de vie extrêmement stables et réduites, à de l'instabilité constante avec une très grande richesse de stimulations. Son corps va subir la pression de la gravité. Sa vue, son ouïe, son odorat, son goût, sa peau, vont lui renvoyer une myriade d'informations sensorielles constamment changeantes. Tout au fond de lui-même, il va ressentir le chaud, le froid, la faim, la soif, le bien-être ou l'insatisfaction, la protection des nourriciers ou leur absence.

On sait que les nouveau-nés de quelques heures seulement ont une certaine conscience d'eux-mêmes, qu'ils sont doués d'intentionnalité et d'un instrument pour l'exercer. Mais face à une telle variation du flux sensoriel et de l'immense élargissement des possibilités de mouvements divers, il leur serait extrêmement laborieux de parvenir à une coordination sensorimotrice satisfaisante uniquement à l'aide d'une volonté soutenue progressivement par la croissance biologique.

Pour ce faire, le système nerveux doit disposer d'un moyen de réduire le nombre de possibilités. C'est un principe que les scientifiques connaissent bien. Face à un système complexe et des facteurs qui varient en permanence dans un environnement instable, on restreint le système à une seule action. On observe ce qui varie ensemble. On compare le résultat obtenu au résultat souhaité. Et on règle progressivement le système par essais et erreurs. Le fœtus a d'ailleurs procédé ainsi pour maîtriser son outil corporel et construire des actions volontaires dirigées vers un but, en étant d'abord contraint de s'appuyer uniquement sur ses sensations cutanées et les mouvements de ses membres.

C'est à ce niveau que les réflexes vont jouer un rôle extrêmement important après la naissance. Nous venons au monde dotés de 300 réflexes et signes. Les réflexes associent une stimulation sensorielle précise à une réaction motrice, viscérale, ou glandulaire, tout aussi précise. Les neurones qui régissent ces réflexes sont situés dans la moelle épinière. Les réactions déclenchées sont toujours les mêmes et ne varient qu'en intensité selon celle de la stimulation qui les déclenchent. Ils ont été sélectionnés par l'évolution de notre espèce en raison de leur capacité à assurer notre fonctionnement de base tout au long de notre vie

Plus un nourrisson est inconfortable, plus il crie puissamment. Ce qui déclenche (normalement) un réflexe de protection chez ses nourriciers. Lesquels dirigent plus ou moins rapidement leur attention vers le nourrisson, selon le nombre de décibels émis par lui. Si l'on projette un objet en direction de vos yeux, vous fermez instinctivement les paupières pour les protéger. Si vous voyez ou sentez de la nourriture, vous vous mettez à saliver, à moins que vous soyez rassasié(e). Ce sont là quelques uns des 300 réflexes avec lesquels nous sommes nés.

Ces réflexes vont permettre au nourrisson de refaire le travail d'exploration qu'il avait entrepris lorsqu'il était un fœtus. Les réflexes toniques vont lui fournir des points d'appui pour lutter contre la gravité et libérer ses membres, ainsi que sa tête. Stabilisé sur ces points d'appui, ses réflexes d'orientation vont lui permettre de coordonner sa vue, son ouïe, son odorat et son goût avec les mouvements de sa tête. Il y a une petite exception concernant la vue, car les yeux sont pour nous les seuls organes sensoriels mobiles par rapport à la tête (la main aussi, mais plus tard), alors que les autres se déplacent simultanément avec la bouche. Laquelle bouche est l'une des extrémités de l'axe longitudinal autour duquel tous les vertébrés sont organisés, l'autre extrémité étant l'anus (et non les pieds, ce qui explique la primordialité de l'axe crânio-sacré). Ses réflexes vitaux vont lui permettre de coordonner ses besoins avec son appareil corporel, mais aussi avec les comportements de ses nourriciers.

A mesure que le nourrisson se développe physiquement, progresse dans le calibrage de ses possibilités et dans la distinction entre les événements dont il est à l'origine et ceux qui sont produits par son environnement (ou par ses nourriciers), son intentionnalité se trouve confrontée à l'invariance de la réponse réflexe. Celle-ci vient contrarier ses buts en l'obligeant à une réponse qui ne va pas nécessairement dans le sens qu'il souhaite. C'est cette frustration qui va l'amener à prendre le contrôle de certains d'entre eux : les réflexes archaïques.

Les neurologues disent que ces réflexes sont "archaïques" parce qu'à partir d'un certain temps après la naissance (variable selon les réflexes), ils ne déclenchent plus de réaction lorsqu'ils sont stimulés. Ils disent que ces réflexes s'éteignent (disparaissent). Ils en ont déduit qu'ils étaient des vestiges de l'évolution animale et qu'ils n'étaient pas utiles aux êtres supérieurement évolués que nous sommes sensés représenter. 

Or, des chercheurs ont pu observer que chez certaines personnes, ces réflexes persistaient à produire une réponse bien après l'âge auquel ils auraient dû s'être éteints. Ils en ont déduit qu'ils devaient être progressivement mis sous contrôle durant les premiers mois de la vie, mais que cela pouvait ne pas se produite complétement. Ils ont alors étudié les conséquences d'une maîtrise imparfaite de ces réflexes. Puis s'il était possible de les mettre sous contrôle plus tard que la période prévue et si cela réduisait les conséquences d'un contrôle imparfait.

Prenons par exemple le réflexe d'agrippement palmaire. Lorsque quelque chose touche la paume de la main du nourrisson, celle-ci se referme puissamment pour s'y agripper. Si le nourrisson souhaite toucher autre chose, il lui faut se débarrasser de ce que son réflexe palmaire maintient dans sa main. Pour cela, il lui faut étendre les doigts alors que l'objet touche toujours la paume de sa main. C'est cela, prendre le contrôle d'un réflexe. Par la suite, il lui faut développer la capacité à refermer les doigts sur quelque chose alors que cela ne touche pas la paume de sa main. C'est généraliser le contrôle du réflexe. 

On peut aisément imaginer qu'une personne dont le réflexe d'agrippement palmaire n'est pas totalement sous contrôle, présentera des signes de dysfonctionnement manuel. Comme des problèmes de motricité fine (de graphisme, par exemple), des problèmes de force dans les mains (trop, ou pas assez), ou des douleurs chroniques à certains niveaux du bras ou de l'épaule.


Y.L. est un jeune garçon de 10 ans qui éprouvait des difficultés en mathématiques et en graphisme. Après 9 séances de traitement en Psychoposturologie, il a recopié à une vitesse normale pour son âge les phrases d'un de ses livres de lecture, d'une manière fluide et lisible. Alors que d'habitude, cela lui demandait beaucoup d'application. Tandis que ses parents, ainsi que son institutrice, avaient noté de nettes améliorations en mathématiques depuis plusieurs semaines.

La genèse de la connaissance implicite de soi et du monde.

Au fil des semaines et des mois, le bébé va coordonner de plus en plus efficacement son intentionnalité, son appareil corporel, et les phénomènes extrêmement variés qui se produisent autour de lui, y compris les comportements intentionnels des autres êtres vivants.

On reproche souvent au grand Jean Piaget, le psychologue qui a décrit le développement intellectuel de l'enfant, de vouloir le décrire comme la démarche d'un petit scientifique qui passerait son temps à faire des expériences dont il déduirait des lois. 

C'est un reproche injuste dans les grandes lignes, bien qu'il faille reconnaître qu'il se soit légèrement trompé sur les âges, ou l'ordre immuable d'apparition des différents sous stades de développement, par exemple. Il n'avait pas les moyens techniques d'observation que nous possédons maintenant. 

Grâce à des expériences ingénieuses, on sait aujourd'hui qu'un bébé âgé de 2,5 mois ne peut être leurré par la disparition artificielle d'un objet derrière un écran plus petit. A 3 mois, il ne peut être leurré par la transformation, ou la disparition artificielle d'un objet placé derrière un écran qui ne touche pas le support de sorte que sa base reste visible. Quelques semaines lui ont donc suffit pour élaborer progressivement une notion intuitive de la permanence des objets dans un monde dont il ne soupçonnait même pas l'existence lorsqu'il était un fœtus.

A 6 mois, il sait que tout objet est stable si le support sur lequel il repose est au moins la moitié plus grand que sa base. A 8 mois il sait que cet objet est stable s'il est posé sur un support centré sur sa base, quelle que soit la taille du support. A 13 mois, il sait que cette loi est valable également pour les objets asymétriques. C'est déjà très étonnant d'apprendre que des bébés ont une notion implicite de lois physiques complexes comme celle d'équilibre et de centre de gravité d'un objet. Mais le plus surprenant encore, c'est d'apprendre qu'un bébé de 6 mois ne connaît pas la loi plus précise qu'un bébé de 8 mois connait. De la même manière, le bébé de 8 mois ne peut pas généraliser la loi aux objets asymétriques. Cela signifie qu'entre ces différents âges, un bébé remet en question la théorie qu'il s'était forgée préalablement. C'est à dire qu'il remet en question l'effet attendu de ses actions en fonction de la propriété des objets dans leur rapport lui, et dans leur rapport avec le monde. Piaget n'a jamais rien dit d'autre que cela lorsqu'il a énoncé sa loi d'équilibration.

Des expériences ont été menées en mettant en œuvre des effets attendus sur des balles qui roulent, des objets de poids ou de tailles différents, toutes convergent vers une connaissance implicite précoce de lois physiques complexes, aussi bien que de règles logiques comme la sériation, ou l'équivalence, et même la capacité à considérer des hypothèses.

D'autres expériences ont été menées à l'aide de figures géométriques animées sur des écrans. Certaines animées de manière aléatoire, d'autres animées de mouvements linéaires comme ceux d'objets, d'autres encore animés de mouvements typiques d'une intentionnalité (accélération au départ et ralentissement à mesure de l'approche du but). Les bébés font une nette différence entre les différents mouvements et leurs conséquences attendues. Allant jusqu'à anticiper des mouvements de sympathie, ou d'agressivité, de la part de formes géométriques envers d'autres formes géométriques lorsqu'elles se déplacent de manière "intentionnelle". Ils sont donc doté d'intention, mais peuvent également deviner des intentions, même si elles proviennent d'objets qui n'ont pas une apparence humaine ou animale.

Comme le disait Piaget, le bébé constitue bien une expérience scientifique de lui-même et du monde, en commençant par prendre le contrôle de ses réflexes, pour développer ensuite une coordination sensorimotrice volontaire, et par cela même, éprouver directement sur sa personne les lois qui régissent le monde des objets et des êtres animés. 


A.R. mène des études de technicien en systèmes électriques. Durant sa scolarité, il devait lire plusieurs fois une consigne pour bien la comprendre. Après un traitement en Psychoposturologie, il n'avait plus ce problème. Mieux encore, il était surpris de comprendre très facilement des schémas complexes. En effet, différents test réalisés durant le protocole avaient montré que ses capacités de traitement visuo-spatial s'étaient améliorées.

Comme le disait Piaget, le bébé constitue bien une expérience scientifique de lui-même et du monde, en commençant par prendre le contrôle de ses réflexes, pour développer ensuite une coordination sensorimotrice volontaire, et par cela même, éprouver directement sur sa personne les lois qui régissent le monde des objets et des êtres animés.

Selon la Psychoposturologie, ce qui amène le bébé à remettre en question les lois qu'il dégage de son expérience intuitive, c'est la confrontation de son intentionnalité avec le résultat de ses actions, ou ce qui et provoqué par l'environnement. C'est à dire son niveau de frustration par rapport à l'effet attendu.

C'est donc la motivation (dont l'émotion est la forme subtile) qui donne sens à l'action, qui est le moteur principal du développement sensorimoteur après la naissance. D'où l'introduction du concept de "sensori-émotivo-motricité". Car c'est la motivation qui permet de passer de la simple réaction à des stimuli, à une action orientée.


Le contrôle imparfait des réflexes archaïques : Source de bifurcation dans la coordination sensori-émotivo-motrice.

Au cours d'un développement normal, le bébé prend le contrôle de ses réflexes archaïques durant les 18 premiers mois, les trois premières années pour leur totalité. Il s'avère que tous n'en prennent pas le contrôle total. Autrement dit, à chaque fois que les réflexes persévérants sont stimulés, suit une réponse invariable, hormis en intensité selon l'intensité de la stimulation.

Ceci n'est pas sans conséquence. Car le bébé est alors enfermé dans des mouvements répétitifs et grossiers, une manière de stabiliser sa posture, et/ou des réactions primitives à ses états internes et à ses émotions. En un mot, la réaction réflexe toujours à l'identique, ne lui permet pas de se réguler et de se diversifier finement pour s'adapter aux différents cas de figure. Surtout à ceux qui vont dans le sens inverse de la réaction. Ce qui perturbe durablement, bien au delà de sa toute petite enfance, le développement de sa maîtrise intuitive de lui-même, mais aussi de sa connaissance intuitive du monde qui l'entoure.

Cela n'affecte pas son intentionnalité en tant que telle. Le principe de se fixer des objectifs à atteindre reste stable. C'est le moyen d'y parvenir, c'est à dire l'appareil corporel, qui va être modifié, adapté, par le truchement de la plasticité cérébrale. C'est à dire que son système nerveux va calibrer ce qu'il peut modifier, dans le but d'atteindre des objectifs malgré et avec la réaction réflexe. 

C'est ce que les Psychologues et les Posturologues s'accordent pour appeler "compensations" et qui distingue les troubles subjectifs et fonctionnels dont nous parlons, des maladies et des lésions graves traitées par la Médecine. Les maladies et les lésions graves sont rarement compensées par l'organisme avec ses moyens propres. C'est ce qui explique aussi pourquoi la Médecine et les professionnels de santé en général, se trouvent souvent désemparés, ou limités, face aux troubles subjectifs et fonctionnels. Car ils ne peuvent identifier une anomalie organique flagrante ou précise, susceptible d'expliquer les symptômes éprouvés par le patient.

Pour illustrer ce qu'est une compensation, imaginez un caillou dans votre chaussure. Il ne vous empêche pas de marcher, mais ils vous dérange en permanence. Il vous fait boîter alors que vos pieds, vos jambes et votre système nerveux sont tout à fait normaux. Ces compensations vous font dysfonctionner, c'est à dire fonctionner autrement que la normale.

A la longue, ces compensations génèrent des troubles comme des douleurs, des problèmes de coordination, de la fatigue, de l'irritabilité, un sentiment de ne pas savoir faire comme il le faudrait ou d'insécurité permanente. Ces troubles engendrent eux-mêmes d'autres compensations, comme le besoin de surcontrôler, ou au contraire de ne pas tenir compte des perturbations et de se contenter d'approximations.

Imaginez alors que l'on ôte le caillou de votre chaussure. Il s'en suit d'abord un grand soulagement. Puis les douleurs, les problèmes de coordination, la fatigue, l'irritabilité, le sentiment d'être maladroit ou d'être en insécurité, s'estompent progressivement, pour enfin disparaître avec la possibilité d'utiliser normalement vos pieds et vos jambes.

C'est par ce genre de mécanismes que les Psychologues et les Posturologues parviennent à faire disparaître spontanément les troubles subjectifs et fonctionnels chroniques et/ou résistants.

Toute l'originalité de la Psychoposturologie est d'attribuer ces troubles au contrôle imparfait des réflexes archaïques, ainsi qu'aux compensations que cela engendre, à la fois dans la régulation opérée par le système nerveux sur l'appareil corporel, mais également dans la réaction des fascias au niveau postural, kinesthésique et de la sensibilité cutanée. 

Cela différencie grandement la Psychoposturologie de la Posturologie. Car la Posturologie considère les troubles de l'intégration sensorielle comme une cause, alors que la Psychoposturologie les considèrent comme un effet, une forme de compensation parmi d'autres. C'est à dire une adaptation de l'appareil sensoriel par le système nerveux dans le but de fonctionner malgré et avec la persistance des réactions réflexes. 

La preuve est que dans un très grand nombre de cas, la simple mise sous contrôle de certains réflexes archaïques rétablit une meilleure intégration sensorielle. Alors que la Posturologie n'apporte aucune explication au problème d'intégration sensorielle, ce qui la contraint à utiliser systématiquement des appareillages pour tenter de la corriger. Cela n'empêche en rien des réflexes persistants de continuer à perturber le système. Le patient continue à compenser, mais autrement. Par ailleurs, un très grand nombre de tests posturaux deviennent immédiatement négatifs à la suite de certaines interventions en Psychoposturologie, sans avoir utilisé d'appareillage, et sans avoir même stimulé la sole plantaire, les yeux, ou la mandibule.

Dans cette optique, ce sont nécessairement des causes externes qui sont à l'origine première des dysfonctionnements, Car le contrôle des réflexes archaïques est commandé par la frustration de l'intentionnalité du nouveau-né, et le système nerveux se montre apte à compenser. Les dysfonctionnements ne peut donc résulter que d'un exercice insuffisant des réflexes, soit par un évitement de la frustration par le bébé, soit par une stimulation environnementale inadaptée.


C.C. est une adolescente de 15 ans affectée d'une déficience intellectuelle moyenne à sévère, avec traits autistiques et un gros retard statural. Entre autres difficultés, elle ne pouvait pas s'allonger sur le dos sans qu'une personne connue ne s'allonge en premier à ses côtés. Après deux séances de traitement en Psychoposturologie, et immédiatement après l'intégration d'un réflexe archaïque de protection en cas de chute en arrière (le réflexe de Moro), elle a réussi à monter sur la table de massage et à s'allonger sur le dos, sans hésitation et sans aucune aide.

L'intentionnalité primordiale à l'épreuve d'un excès de stress causé par l'environnement : La peur et le figement.

Il apparaît que les conditions de gestation et les conditions de naissance sont un facteur de difficulté ultérieure à la mise sous contrôle des réflexes. Certaines interventions comme les amniocentèses, les césariennes, l'utilisation d'instruments pour aider à la naissance, sont susceptibles de suractiver des réflexes de protection chez le fœtus, ou le naissant. Un stress prolongé de la mère également, car le fœtus sécrète une hormone qui inhibe le cortisol de la mère, mais pas la totalité si la dose qu'il reçoit est supérieure à sa capacité de neutralisation. 

Après la naissance, ces nouveau-nés semblent souvent montrer une sensibilité tactile inhabituelle, des régurgitations ou des troubles de la digestion, des pleurs fréquents et anormaux, des troubles de l'endormissement, un grand besoin de contact. Au niveau de la motricité, ces traits sont accompagnés soit d'une tonicité particulière (hypo- ou hyper-), soit d'une forte agitation sans but apparent, soit d'un motricité pauvre. 

En résumé, ce sont des bébés inhabituellement compliqués, ou particulièrement tranquilles, voire passifs. Plus tard, leurs premiers déplacements seront souvent étranges (sur les fesses, pas exemple), ou le déplacement à quatre pattes apparaîtra très tardivement (à 10 mois et plus). La marche sera souvent précoce (à 10 mois), ou tardive (14 mois et plus). Leurs comportements généraux apparaîtront globalement comme en repli, fuyant. Ou au contraire exubérants, peu organisés. Ce sont là les deux expressions opposées d'un même facteur de stress qui s'est chronicisé, ancré dans le fonctionnement de l'enfant, sous la forme d'un figement, sous la forme d'une fuite permanente du moment présent, voire sous la forme d'une agressivité de défense à fleur de peau.

A côté des conditions de gestation et de naissance, il y a plus généralement la manière dont nos société modernes abordent le bien-être du nouveau-né et du bébé. Une manière qui est très éloignée de leur besoin biologique de mettre leur intentionnalité et leurs réflexes archaïques à l'épreuve de l'adaptation.

Chaleureusement calé dans les bras de sa mère qui lui a présenté le mamelon de son sein, un nourrisson n'a souvent rien d'autre à faire que de téter. Si toutefois ses réflexes se déclenchent, sa mère qui n'a jamais été informée de leur existence et de leur utilité dans le développement de son bébé, contient les réponses pour le garder en sécurité et le nourrir paisiblement. Alors que la biologie du bébé est prévue pour qu'il s'agrippe, trouve lui-même le mamelon et le garde efficacement dans la bouche, comme le fait n'importe quel petit animal. Avez-vous déjà vu une chienne prendre ses petits un par un pour les amener la gueule face à l'une de ses mamelles et s'assurer qu'aucun d'eux n'en décroche ?

Un peu plus tard, les parents du bébé lui présenteront des tas d'objets colorés et sonores à manipuler. C'est une excellente chose dans les tous premiers mois, quand le nourrisson forme ses voies visuelles et sensorielles pour prendre connaissance des objets et de leurs différentes textures. Mais ce genre de stimulations durent malheureusement trop longtemps. Boutons ou tirettes pour déclencher des sons, suspensions colorées ou miroitantes qui fascinent le regard, petits personnages accumulés, sont autant d'objets donnés à regarder et à manipuler, sans qu'ils n'aient aucune utilité concrète au regard des besoins d'adaptation du bébé. Ces mêmes parents se plaindront un peu plus tard que leur enfant touche à tout, ne décroche pas des écrans, et ne se concentre plus dès qu'il est confronté à une difficulté à surmonter.

Ce ne sont que deux exemples parmi des dizaines d'autres qui sont susceptibles de générer une attitude scoliotique, des troubles de la régulation émotionnelle, des troubles du sommeil, de l'énurésie, de la dyspraxie, de la dyslexie, de la dysgraphie, de l'instabilité de type Trouble Développemental de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH).

Les éléments de preuve clinique de tout cela et dont la Psychoposturologie dispose, sont qu'en mettant les réflexes archaïques sous contrôle, ces troubles diminuent grandement ou disparaissent. Ces preuves sont doublées par la modification de résultats à des tests variés qui ne concernent pas du tout la mise sous contrôle des réflexes archaïques. 

Autrement dit, le protocole de Psychoposturologie s'assure que la mise sous contrôle d'un réflexe a bien eu lieu, que la personne éprouve des changements, mais il utilise aussi conjointement d'autres tests éprouvés dans d'autres disciplines afin de confirmer que tel ou tel aspect du fonctionnement sensori-émotivo-moteur a bien été rééquilibré. C'est ce qu'on appelle en sciences "la validation externe de la robustesse des résultats".

Bien qu'étant une technique atypique de traitement individuel, la Psychoposturologie a les qualités essentielles d'une démarche scientifique.


L'intérêt de la Psychoposturologie : 4 interventions en 1.

Les problèmes qui ne sont pas causés par une maladie, ni par une lésion physique ou organique, sont extrêmement variés et très courants. Les faire disparaître spontanément grâce à une intervention adaptée uniquement basée sur des stimulations sensorielles et émotionnelles, ainsi que par des mouvements, peut paraître étrange, voire abusif.

C'est pourtant ce que la très grande majorité des patients ont obtenu en suivant un protocole de traitement en Psychoposturologie. Pour 70 % d'entre eux, ce sont 80 à 100 % de l'ensemble des problèmes notés au moment de leur bilan qui ont disparu spontanément dans un délai raisonnable de 12 à 14 séances d'une heure chacune. 

A savoir qu'un bilan consiste à faire le tour le plus complet possible des douleurs et des tensions musculaires ressenties, de la qualité du sommeil, des fonctions d'élimination, des difficultés et des bizarreries diverses éprouvées dans la vie quotidienne, des déséquilibres objectifs de posture (latéraux et sagittaux), des asymétries de tonus musculaire, du fonctionnement oculomoteur (notamment les hétérophories avec le test de Maddox), et des dysperceptions. Chaque modification d'un de ces éléments est évaluée et notée en cours de traitement, à mi parcours, en fin de traitement, puis au terme d'une pause de 5 mois.

Des évolutions qui, pour certains patients ont également été constatées par des professionnels indépendants, comme des ostéopathes, des orthophonistes, des orthoptistes, des psychomotriciens, des médecins généralistes, ou des enseignants.

De telles évolutions sont possibles en si peu de temps, parce que la Psychoposturologie s'appuie sur une démarche scientifique rigoureuse. 

Tout d'abord, c'est une conception théorique étayée sur un ensemble de découvertes fondamentales dans les domaines du développement précoce de l'enfant, de la posture, de la coordination sensorimotrice, de la cognition implicite, et d'une manière plus générale du fonctionnement psycho-cognitif, neurocognitif, ainsi que du système nerveux. Cette conception permet une étude très poussée des troubles spécifiques que sont les symptômes subjectifs et fonctionnels.

Ce cadre théorique permet également de sélectionner les méthodes d'intervention susceptibles de ramener n'importe quel individu au plus proche de sa zone optimale d'adaptation. Ce sont aussi bien des enfants, que des adolescents, des adultes, des personnes âgées, mais aussi des personnes handicapées. Ces dernières ont d'ailleurs une forte probabilité d'avoir bifurqué dans leur développement précoce en raison de leur handicap. Pour autant, cette bifurcation peut être corrigée ultérieurement, notamment par la mise sous contrôle des réflexes archaïques persistants.

De tels résultats ne sont possibles que si l'intégration des réflexes archaïques, le modelage des fascias, ainsi que des neurostimulations spécifiques, sont appliqués dans un ordre précis, adapté à chaque individu, au juste moment de son évolution. Cette coordination entre différentes techniques d'intervention est le protocole de traitement en Psychoposturologie.

Un patient peut évidemment solliciter plusieurs professionnels autour de lui :

- Un accompagnant en intégration des réflexes archaïques, 

- Un posturologue, 

- Un kinésithérapeute et/ou un ostéopathe,

- Un psychomotricien ou un ergothérapeute,

- Un fasciathérapeute, 

- Un psychologue ou un psychothérapeute...

Chacun d'entre eux ayant son propre cadre théorique qui n'a rien à voir avec celui des autres, et suivant sa propre démarche thérapeutique indépendamment de celle des autres. Sans compter le coût global de l'ensemble de ces démarches.

La Psychoposturologie offre une seule démarche cohérente avec un seul thérapeute, pour un coût largement moins élevé que l'ensemble de ces interventions réunies. Parce que la Psychoposturologie se veut ouverte au plus grand nombre, y compris aux personnes en difficulté sociale, professionnelle, ou économique.


L'avenir de la Psychoposturologie.

Il y a 13 ans de cela, à l'issue de mes longues expériences dans les domaines du handicap mental et psychique, de la Psychologie Cognitive, de la Pharmacologie Clinique, et de la Posturologie, je jetais les bases de la Psychoposturologie.

Cette approche atypique est suffisamment éprouvée pour être enseignée afin d'en faire bénéficier le plus de monde possible, partout sur le territoire français, voire à l'étranger. Elle peut être apprise par quiconque possède des connaissances sérieuses concernant le système nerveux, le corps humain en général, et surtout l'accompagnement de personnes vulnérables (enfants, personnes âgées et personnes handicapées). Ce qui correspond succinctement à un niveau Bac+3 et plus en sciences humaines, ou en santé.

Cela peut intéresser beaucoup de psychologues et de thérapeutes corporels, de coachs en développement personnel, de psychomotriciens, d'éducateurs spécialisés, mais aussi des esprits scientifiques curieux.

En effet, il reste un vaste continent à intégrer à la Psychoposturologie, que je résumerai très généralement par ce qui concerne "les rapports entre la conscience réflexive et la conscience implicite".

La Psychoposturologie intervient sur les capacités implicites. Il s'avère que la "conscience réflexive", ou la conscience que "c'est moi qui pense ceci alors que je pourrais penser cela", ou "contrôle exécutif" en sciences de la cognition, entretient des relations assez troubles avec la conscience implicite.

Certains chercheurs comme Antonio Damasio, ou Endel Tulving, considèrent qu'il y aurait une sorte de continuum entre 1) la conscience d'être ici et maintenant ("je vois ceci qui n'est pas moi", par exemple) ; 2) la conscience d'être "conscient d'être" ("c'est moi qui vois ceci") ; 3 ) la conscience d'être ceci, ici et maintenant, parmi d'autres possibilités virtuelles d'être ("c'est moi qui vois ceci, cela me remémore quelque chose que j'ai vécu et me donne envie de..."). La plupart du temps, nous serions simplement ici et maintenant, à vaquer à nos occupations (au premier niveau de conscience). Nous ne serions davantage conscient de nous-mêmes que ponctuellement, lorsque nous faisons un effort face à une situation, ou lorsque la situation nous y oblige (au second ou au troisième niveau de conscience).  

D'autres, comme Daniel Kahneman, considèrent que l'implicite et le réflexif sont deux systèmes différents. L'un étant soi ici et maintenant, très émotionnel, très associatif et très rapide. L'autre étant soi dans le monde des possibles, très rationnel, très computationnel et très lent. Avec ceci de particulier que le premier système est beaucoup plus puissant que le second, au point que la conscience réflexive ne peut traiter autre chose que ce que la conscience implicite lui impose. Cette hypothèse semble être corroborée par les travaux de Zdenka Gavornikova-Baligand sur les déficients intellectuels, ou de Corentin Gontier sur les enfants, par exemple.

En ce qui concerne la Psychoposturologie, cela signifie très concrètement qu'il reste à déterminer si l'amélioration des capacités implicites profite automatiquement aux capacités réflexives (hypothèse de Damasio et de Tulving, par exemple), ou si cela ne suffit pas, ou pas dans tous les cas. Il faut alors ajouter dans le protocole de Psychoposturologie des tests et des interventions spécifiques, destinés à évaluer et à renforcer les capacités réflexives, ou à équilibrer davantage leur rapport avec les capacités implicites.

Ce sujet peut paraître très théorique, mais il me semble être au cœur de certains cas de troubles dits "neurodéveloppementaux", comme de dyslexie, la dysorthographie, de troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité, ainsi que dans certains cas d'anxiété généralisée ou de dépression.


Quelques références bibliographiques intéressantes parmi de très nombreuses autres...

- Nikolaï Bernstein (1953). Dexterity and its development. A Psychology Press Book.

- Antonio Damasio (1995). L'erreur de Descartes. Odile Jacob.

- Jonathan Delafield-Butt (2013). Sensorimotor intentionality: The origins of intentionality in prospective agent action. Developmental Review, 33 (4), 399–425.

- Jonathan Delafield-Butt (2015). The ontogenesis of narrative: from moving to meaning. Frontiers in Psychology, 6, 1-16.

- Zdenka Gavornikova-Baligand (2005). Implicit categories, explicit categories and intellectual deficiency. Enfance, 57(3), 253–260.

- Sally Goddard-Blythe (2020). Le grand livre des réflexes. Ressources Primordiales.

- Corentin Gonthier (2021). Learning-Based Before Intentional Cognitive Control: Developmental Evidence for a Dissociation Between Implicit and Explicit Control. Journal of Experimental Psychology: Learning Memory and Cognition, 47(10), 1660–1685.

- Daniel Kahneman (201). Système 1, Système 2. Les deux vitesses de la pensée. Flammarion.

- Francesco Margoni (2022, non publié). The Violation-of-Expectation Paradigm: A Conceptual Overview.

- Jacques Paillard (1991). Brain and space. Oxford, New York.

- Jean Piaget (1953). Les relations entre l'intelligence et l'affectivité dans le développement de l'enfant. Bulletin de Psychologie3(3–4), 143–150.

- Philippe Rochat (2006). Le monde des bébés. Odile Jabob.

- Jean-Pierre Roll (2005). La Proprioception : un sens premier ? Dixième Congrès SIRER/ACRAMSR Conférence d'enseignement, 14(42), 1731–1736.

- Manos Tsakiris (2019). The interoceptive mind. Oxford University Press.

- Endel Tulving (2002). Episodic Memory: From Mind to Brain. Annual Review of Psychology, 53(1), 1–25.

- Endel Tulving (1985). Memory and Consciousness. Canadian Psychology, 26(1), 1–12.

- Marie Vandekerckhove (2009). The flow of anoetic to noetic and autonoetic consciousness: A vision of unknowing (anoetic) and knowing (noetic) consciousness in the remembrance of things past and imagined futures. Consciousness and Cognition, 18(4), 1018–1028.